Cathy Apourceau-Poly est intervenue durant l’audition du conseil scientifique Covid-19 le 30 avril 2020 en commission des affaires sociales.
Ci-dessous vous trouverez les réponses apportées par Monsieur Delfraissy aux questions de Cathy Apourceau-Poly.
Jean-François Delfraissy :
S’agissant de l’école, nous aurions préféré attendre. Nous prenons acte d’une décision politique prise au plus haut niveau. Par ailleurs, nous avons affiné notre analyse concernant les enfants, dont la transmissibilité du virus serait plus faible que ce que nous avions cru. Les Allemands, de façon prudente et progressive, rouvrent d’ailleurs leurs écoles à partir du 4 mai. L’enjeu de la réouverture, c’est aussi d’apporter une réponse aux enfants les plus fragiles, qui sont dans des conditions difficiles.
Par ailleurs, les enfants ne constituent pas à nos yeux une source d’inquiétude majeure, même si j’ai bien conscience d’une nécessaire prise en compte de la malade de Kawasaki. Le problème, c’est qu’ils peuvent transmettre le virus à leur famille, donc à leurs grands-parents, lesquels font partie d’une population plus à risque.
Jusqu’à aujourd’hui, au niveau international, très peu de foyers sont partis des écoles, si l’on excepte le cas de Crépy-en-Valois. Tous ces éléments doivent être mis sur la table. J’ajoute que nos concitoyens auront le choix de mettre ou non leurs enfants à l’école.
Certes, les modalités pratiques sont compliquées, puisqu’un certain nombre de prérequis de bon sens devront être respectés. Ainsi n’est-il pas raisonnable de vouloir faire porter des masques aux tout-petits, lesquels doivent apprendre à se laver les mains. Des solutions seront trouvées aux niveaux local et département pour ce qui concerne les enfants de moins de 10 ans. On fera deux pas en avant, un pas arrière, à l’instar des Allemands.