Cathy Apourceau-Poly a écrit au Député Européen Patrick Le Hyaric concernant le devenir de l’usine Thyssen Krupp d’Isbergues. En effet, la fusion des groupes Thyssen et Tata pourrait être considérée par la Commission Européenne comme monopole, ce qui reviendrait à contraindre la vente de certaines usines.
Lens, le 12 juillet 2018
Monsieur le Député Européen,
Après plusieurs mois de négociations, les deux grands groupes sidérurgiques, Thyssen Krupp et Tata Steel, ont signé l’accord de fusion de leur activité acier, en créant une « joint venture 50/50 » baptisée « Thyssen Krupp Tata Steel ».
La concrétisation de cette fusion va faire l’objet de négociations avec les autorités antitrust européennes.
Ce dossier me tient particulièrement à cœur, car nous avons un site sidérurgique Thyssen Krupp, dans le Pas de Calais ; il s’agit de l’usine d’Isbergues, dédiée à la production de « tôles magnétiques »à grains orientés pour le marché des transformateurs.
Cette usine qui emploie plus de 500 salariés, avait fait l’objet d’une mise en vente infructueuse en 2013. Les salariés et les élus du territoire sont donc particulièrement attentifs à la restructuration en cours. D’autant que deux autres sites en Europe, celui de Gelsenkirchen pour Thyssen Krupp, et un site au Royaume Uni, pour Tata Steel fabriquent la même famille de produits.
Vous serait-il possible, Monsieur le député, d’intervenir auprès de Madame Margrethe Vestager, Commissaire Européenne à la concurrence, et de ses services, pour vous assurer du sort du site d’Isbergues. Fera-t-il partie intégrante de la nouvelle entité ? La Commission Européenne, au nom des lois antitrust peut-elle demander sa revente ? Autant de questions qui, restant pour l’instant sans réponse, nous préoccupent.
En vous remerciant par avance de l’attention que vous porterez à ce courrier,
Soyez assuré, Monsieur le Député, de mes salutations les plus cordiales.
Cathy Apourceau-Poly
Sénatrice du Pas-de-Calais