Le Gouvernement a demandé aux préfets de consulter les élus sur la possibilité de tenir les élections de juin (départementales et régionales) compte tenu de la crise sanitaire.
Or cela fait des semaines que la sénatrice Cathy Apourceau-Poly et d’autres parlementaires alertent l’État, jusqu’ici sans réponse. Ces interpellations sont le fruit des nombreuses inquiétudes des élus. C’est le rôle des parlementaires, et en premier lieu des sénateurs, d’être les portes-voix des collectivités. Mais comme trop souvent, le Gouvernement méprise le parlement et ne répond pas. Le projet de loi sur la tenue de ces élections a été étudié en début d’année mais le Gouvernement n’en tient pas compte.
Face aux inquiétudes de plus en plus nombreuses, il a été décidé d’organiser une consultation des élus… Les préfets ont donc écrit aux maires vendredi soir (9 avril) pour une réponse attendue au plus tard lundi 12 à midi…
C’est inadmissible ! Les élus locaux, les maires ne sont jamais consultés sur cette question et quand c’est enfin le cas, c’est une parodie de consultation ! Informer le vendredi à 19h pour un retour lundi midi, c’est méconnaître la réalité de toutes les communes rurales dont les mairies sont fermées le week-end. Dans le Pas-de-Calais, plus de 700 communes comptent moins de 2000 habitants. Cela signifie que la « consultation » sera bien maigre…
On demande au Parlement de travailler sur les mesures à prendre sans en tenir compte finalement. On demande l’avis du Conseil Scientifique sans en tenir compte. On consulte les élus mais dans quelles conditions ? Et qu’est-ce qui pourra bien ressortir d’une consultation dans ces conditions ?
La crise sanitaire est là depuis plus d’un an maintenant mais les méthodes ne changent pas. Il y en a assez du mépris des parlementaires représentants des territoires. Il y en a assez du mépris des maires et des élus ! Il y en a assez du mépris de la démocratie par un exécutif de plus en plus isolé.