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Avenir de l’usine Bridgestone

Cathy Apourceau-Poly a écrit au Ministre de l’Économie et des Finances concernant le devenir de l’usine Bridgestone de Béthune. Moins d’investissement y sont réalisés, ce qui laisse songeur quant à la stratégie du groupe à long terme.

 

Lens, le 12 juillet 2018

Monsieur le Ministre,

J’ai rencontré à ma permanence une délégation de syndicalistes et d’élus du personnel de l’usine Bridgestone, sise à Béthune. Elle est venue me faire part de ses inquiétudes quant au devenir de son site industriel.

L’usine béthunoise a un peu plus de cinquante ans. Elle appartient à la multinationale japonaise qui compte plus de 9 usines européennes, certaines en Europe occidentale, comme celles de Bari et de Burgos ; d’autres, plus récentes, en Europe de l’Est, en particulier celles de Poznan et Stargard en Pologne ; et celle de Tatabanya en Hongrie.

Le groupe Bridgestone s’est engagé dans un investissement quinquennal pour augmenter sa capacité de production de pneus de 20% ; ce au profit de la Pologne et de l’Espagne. Le dernier CCE du groupe a fléché 160 millions d’euros d’investissements pour Poznan ; 70.8, pour Burgos ; et 34.6 millions pour Stargard. Ces chiffres sont à rapprocher des 500 000 euros « d’investissements » annoncés pour Béthune.

L’inquiétude des salariés n’est pas nouvelle. Il y a quelques années, le groupe avait annoncé sa volonté de fermer un site en Europe occidentale. Après une mise en concurrence de Bari, Burgos et Béthune, la décision fût prise de fermer Bari. Décision rapportée depuis, les salariés italiens ayant accepté une forte baisse de leur salaire, et le gouvernement italien ayant décidé de « faire un pont d’or » au groupe japonais.

L’absence d’investissement significatif à Béthune, contrairement à Burgos, l’« usine sœur », relance les interrogations sur le devenir de la production de pneus à Béthune. Un arrêt de la production pendant une semaine au printemps ; la vente de la matière première à des sites concurrents en lieu et place de pneus ; mais également l’annonce d’un plan de restructuration interne, qui va déplacer les commerciaux du site de Massy, jusqu’ici rattachés à Béthune, à Bruxelles, ce qui va aboutir à la suppression du Comité d’Etablissement ont conforté ces craintes.

Le directeur de l’usine de Béthune, Monsieur Philippe Burnage se veut plutôt rassurant, en annonçant pour l’an prochain, l’arrivée d’une nouvelle fabrication de pneu SUV. Mais cela ne lève pas les interrogations à plus long terme.

Pourriez- vous, Monsieur le Ministre, demander à vos services de m’éclairer sur cette situation ?

Dans l’attente de vous lire, soyez assuré, Monsieur le Ministre, de mes salutations les plus cordiales.

Cathy Apourceau-Poly

Sénatrice du Pas-de-Calais