Nous utilisons des cookies pour améliorer votre expérience d'utilisateur sur notre site. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez la présence de ces cookies et l'utilisation qui en est faite. Pour plus d'informations, rendez-vous sur la page de la Politique de confidentialité des données.OKPolitique de confidentialité

Couturières, assistants familiaux, centres médico-psychologiques, psychiatrie : audition de Santé Publique France

Cathy Apourceau-Poly est intervenue durant l’audition de Mme Geneviève Chêne, Directrice Générale de Santé Public France, le 6 mai 2020. Elle s’est insurgée contre le traitement réservés aux couturières professionnelles et le peu de cas réservé aux personnes fragiles.

Cathy Apourceau-Poly :
J’ai été saisie par des couturières, des femmes qui ont dépanné dans nos villes, pour les Ehpad… Elles me disent qu’elles sont aujourd’hui en capacité de fabriquer des masques et qu’une certification est en cours, coûtant 1 000 euros. Une procédure administrative serait nécessaire, mais celle-ci serait longue et durerait depuis plus de trois semaines. Que pensez-vous de ces masques qui, nous dit-on, peuvent protéger s’ils sont homologués aux normes Afnor ? La somme annoncée est importante pour des couturières souvent individuelles : faut-il desserrer cet étau ?

Vous avez également parlé de cet état d’anxiété, de troubles du sommeil et de problèmes de santé mentale. Je suis, comme mes collègues, interpellée notamment sur les moyens des centres médico-psychologiques. Dans mon département, le Pas-de-Calais, nous comptons plus de 7 000 enfants placés, dont plus d’un tiers consultent des professionnels de santé et médecins de CMP. Les assistantes familiales me disent que les enfants sont aujourd’hui en détresse, dans une grande souffrance puisque, souvent, ils ne voient plus leurs parents biologiques : leur anxiété grandit. Que peut-il être mis en œuvre pour donner plus de moyens à ces CMP ?

Enfin, quels moyens supplémentaires peuvent être mis dans les hôpitaux psychiatriques, souvent parents pauvres ? Je pense notamment aux personnes suivies pour des problèmes d’addictologie, dont le nombre de cas est vraisemblablement majoré ces derniers temps.

Aucune réponse concrète n’a été apportée à ces question par Mme Chêne, Directrice Générale de Santé Publique France.

Mme Genviève Chêne :
Concernant les masques, vous avez posé la question des couturières qui contribuent à la fabrication de masques « grand public ». Nous avons émis une position sur ce que l’on sait de ce type de masques et de leur utilité : cette synthèse est disponible en ligne sur notre site – je l’ai déjà commentée -, ils peuvent être utiles avec un certain nombre de conditions et de contraintes. Votre question relève davantage des normes de sécurité et donc de l’ANSM, de l’Afnor, et de la direction générale du travail ; je ne peux empiéter sur leurs champs : ce sont là des équipements de protection individuelle, ils ne relèvent pas des missions de Santé publique France.

[…]

En matière de santé mentale, nous avons élaboré et mis en œuvre des enquêtes afin d’évaluer la situation de façon objective. Le confinement a eu des impacts sur l’isolement des personnes vulnérables, que ce soit les plus jeunes dans les centres médico-psychologiques ou nos aînés qui résident dans des Ehpad. Dès lors que se mettent en place des mesures visant à la reprise d’un certain nombre d’activités, avec toutes les précautions qui s’imposent, il est important que ces personnes puissent également retrouver le contact humain et les relations sociales, pour briser leur isolement. Je ne ferai pas de commentaire sur les hôpitaux psychiatriques et leurs moyens, qui ne relèvent pas de notre compétence. Je rappelle que nous fournissons des outils d’aide avec des écoutants qui restent mobilisés malgré les difficultés actuelles d’organisation du travail.