Après la rencontre à l’Élysée avec les présidents d’EPCI du Bassin Minier le 13 janvier 2022, suite à de nombreux courriers d’interpellation au Président de la République et ses Ministres, Emmanuel Macron s’est finalement rendu dans le Bassin Minier le 2 février 2022 où les élus locaux l’ont accueilli.
Ci-dessous la prise de position de Cathy Apourceau-Poly lors de cette rencontre à Liévin.
Le Bassin Minier est une terre de courageux. Cette phrase du Président de la République nous la partageons toutes et tous dans cette salle.
Nous sommes pour la plupart des enfants d’ici. Nous y sommes nés, nous y avons été élevés et comme nous sommes une terre accueillante, d’autres nous ont rejoint.
Alors oui, ce Bassin Minier nous le connaissons bien !
Nous l’aimons et c’est pour cette raison que nous sommes exigeants, car nos populations ont besoin d’être respectées et d’avoir la reconnaissance de l’État, sans lequel nous ne pouvons avancer.
Hier, les élus des communes minières se sont battus pour être entendus. Aujourd’hui, c’est à notre tour, et demain il y en aura d’autres.
Un seul leitmotiv : « Rien n’est trop beau pour celles et ceux qui vivent ici dans des conditions difficiles ».
Alors nous ne sommes pas ici pour pleurnicher, ou pour demander l’aumône, ni même pour faire du misérabilisme. Mais bien pour être écoutés, mais surtout pour être entendus.
Les Maires, les élus, des partenaires, ne sont pas restés les pieds dans le même sabot. Ils ont travaillé, avancé. Plusieurs sites du Bassin Minier connaissent aujourd’hui une seconde vie : ils se sont transformés en Parc Naturel, en site culturel ou de mémoires. Nous sommes de sensibilités politiques différentes, mais nous savons nous rassembler, travailler ensemble, lorsqu’il s’agit de nos populations.
Des projets sont nés, ou sont en cours de réflexion. Le Bassin Minier a entamé sa mutation, il a changé, il a évolué, nos maires ont construit, ont réfléchi. Mais maintenant il nous faut passer à une nouvelle étape.
Nous sommes plusieurs à avoir sollicité une aide exceptionnelle de l’État, et je ne vais pas vous faire ici le catalogue des courriers, des rencontres, des rendez-vous des uns avec les autres.
Aujourd’hui, une chose est sûre, nous avons besoin d’actes concrets. Nous ne pouvons plus vivre avec des promesses.
Dans quelques mois, nous fêterons le 10ème anniversaire de notre classement UNESCO avec le Louvre-Lens. Cet anniversaire prendra tout son sens SI la rénovation de nos cités et des espaces publics se concrétise rapidement.
Voilà ce que nous sommes venus vous dire à l’Élysée le 13 janvier denier avec les Président d’EPCI du Bassin Minier du Nord-Pas de Calais.
1 million 200 mille personnes habitent dans les 251 communes du Bassin Minier Nord-Pas de Calais, soit davantage d’habitants que ne comptent certains départements Français.
Ce territoire ne ressemble à aucun autre.
Plus que jamais, il serait impensable que l’État ne soit pas au rdv, ne soit pas à la hauteur.
Nous avons la volonté d’avancer, de bien faire pour nos populations. Mais nous savons que nous ne pouvons rien sans la République.
Alors quelle proposition ? Quelles attentes ?
État, élus, nous devons travailler pour aboutir à un ANRU minier. Ajouter un avenant à l’ANRU pour permettre à l’habitat horizontal d’entrer dans le premier cercle de l’ANRU.
L’État doit pouvoir nous fournir rapidement une feuille de route sur un plan annualisé sur le court, le moyen et le long terme d’investissements. Les élus que nous sommes ont besoin de visibilité.
Enfin, il faut travailler la gouvernance, vite et avec une structure intégrant l’État, la Région, les Départements, les Présidents d’EPCI, ainsi que les partenaires présents de longue date et qui connaissent tous parfaitement le territoire.
Vous l’aurez compris, nous considérons que les logements miniers doivent être rénovés rapidement, mais nous sommes également préoccupés aujourd’hui par le financement des espaces publics. Il n’y a aucun sens à ne pas le faire, et les besoins sont considérables : VRD, réseaux, voiries, éclairages, espaces verts, équipements collectifs, centres de santé, etc.
Les 100 millions que vous nous annoncez, même si nous les prenons, ne peuvent être le solde de tout compte. Ils doivent être un premier engagement. Vous indiquez que lorsque les collectivités engageront 1 €, l’État sera au rendez-vous en mettant 1€ : je dois vous avouer que je ne comprends pas. Nous n’avons pas les moyens d’engager de tels montants pour mener à bien cet immense chantier.
Nous avons besoin de l’État qui doit être au rendez-vous de l’ambition qu’ici nous portons les uns et les autres, et compense les sacrifices que nous avons consentis pendant des décennies pour la France. Nous le devons aux mineurs auxquels vous avez rendu hommage. Nous le devons à leurs enfants, victimes plus que les autres des délocalisations industrielles et du chômage.
Bien que le Président ai retenu l’idée d’un ANRU-minier, les 100 millions d’euros annoncés sont trop peu pour les besoins immenses du territoire. D’autant plus que la Région n’a toujours pas voté les 100 millions complémentaire sur lesquels compte le Président pour arriver à un total de 200 millions.