Le 3919 est le numéro mise en place depuis 1992 par la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) pour venir en aide aux femmes victimes de violences. Il est géré par des milliers de bénévoles et est aujourd’hui connu et reconnu.
Le gouvernement souhaite améliorer le service en élargissant les tranches horaires : passage de 24h/24 et 7j/7 à 9h-22h actuellement. Les associations sont tout à faire d’accord pour élargir le services.
Cependant, là où les associations demandent davantage de moyens pour assurer leurs missions, l’État répond restriction de budget. De ce fait, l’État décide d’ouvrir un marché public pour mettre en concurrence le travail de la avec d’autres opérateurs privés, qui n’auront pas le savoir-faire et vont surtout apporter une vision comptable et lucrative.
Courrier à la Ministre cosigné par les parlementaires communistes
Le 23 octobre 2020, Cathy Apourceau-Poly, et ses collègues députés et sénateurs des groupe GDR et CRCE, ont envoyé un courrier à Elisabeth Moreno, Ministre en charge notamment de l’égalité femme-homme, pour l’interpeller sur la procédure de mise en concurrence du 3919.
Question écrite contre la mise en concurrence de la la ligne d’écoute
Enfin, le 4 novembre 2020, Cathy Apourceau-Poly a adressé une question écrite à la Ministre sur ce sujet pour l’interpeller personnellement.
Mme Cathy Apourceau-Poly attire l’attention de Mme la ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, sur les conséquences du marché public annoncé en vue de l’attribution de la ligne d’écoute dédiée aux femmes victimes de violences.
Question écrite n°18725 de Cathy Apourceau–Poly, à Elisabeth Moreno, Ministre, publiée au Journal Officiel le 12 novembre 2020.
Cette mise en concurrence est motivée par la volonté d’étendre la disponibilité de cette plate-forme, accessible actuellement tous les jours de 9 h à 22 h (18 h les jours fériés et en fin de semaine). Si la fédération nationale solidarité femmes (FNSF), qui gère le numéro 3919 depuis qu’elle l’a créé en 1992, ne remportait pas l’appel d’offres, il pourrait en résulter une baisse de la qualité de l’accueil offert aux victimes de violences, qui bénéficient actuellement de l’engagement d’écoutantes spécialement formées par la FNSF à cette mission complexe, et dont la mobilisation exemplaire pendant le confinement de mars-avril-mai 2020 doit être saluée.
On peut craindre en effet que l’attribution du marché à un nouveau prestataire se traduise par la disparition d’un métier construit au fil du temps par la FNSF et de l’expérience accumulée par ce réseau depuis 1992, au profit d’une logique managériale incompatible avec une mission qui implique de pouvoir consacrer beaucoup de temps à chaque femme.
Elle lui demande donc si d’autres formules juridiques que la mise en concurrence peuvent être envisagées pour obtenir la disponibilité permanente de la plate-forme. Elle souhaite savoir si le fait que le 3919 soit une marque déposée, propriété de la FNSF, devra se traduire, si cette dernière n’était pas sélectionnée lors de l’attribution du marché public, par un changement du numéro dédié aux femmes victimes de violences, alors même que des efforts importants ont été mobilisés pour faire connaître le 3919.